Le service à la collectivité pour les chômeurs, la fausse bonne idée...
Communiqué du 12/11/2014
Lors de la séance plénière du 22 octobre dernier au Parlement wallon, Mathilde VANDORPE avait interrogé sans succès la Ministre Eliane TILLIEUX sur une des mesures annoncées par le nouveau gouvernement fédéral : le service à la collectivité pour les chômeurs. Elle est revenue à la charge ce matin.
Lors de sa prise de parole le 22 octobre, la Ministre avait eu l’occasion de fournir des informations et des précisions sur une série d’aspects de ce vaste domaine de compétence qu’est l’emploi. Cependant, Mathilde VANDORPE regrettait qu’elle n’ait même pas abordé le sujet des « services à la communauté » prestés par des chômeurs de longue durée. Ce matin, elle a donc rappelé l’importance de celui-ci à la Ministre. « Cette mesure annoncée a fait régner l’inquiétude et a agité les esprits, dès que l’opinion publique a été informée de ce projet de la nouvelle majorité suédoise. Je vous offre donc l’occasion aujourd’hui d’en traiter. Il a également a suscité de vives réactions, dans un sens comme dans l’autre. »
Cette fois-ci, Madame TILLIEUX s’est penchée sur la question. « Aucune information ou discussion n’a été, jusqu’à présent, menée par les autorités fédérales afin d’expliquer comment et avec quels moyens elles comptaient mettre en œuvre une telle mesure. Forcer des demandeurs d’emploi à prester sans rémunération des heures de travail alors qu’ils recherchent activement et en vain un emploi serait paradoxal. » La Députée wallonne s’est aussi vue rassurée par un élément de réponse relatif au volontariat. « S’ils le souhaitent, rien ne s’oppose à ce que des demandeurs d’emploi puissent d’initiative, s’impliquer dans du volontariat. »
Mathilde VANDORPE a aussi rappelé un des points du programme du cdH à cet égard et a demandé la position de la Ministre sur le sujet. « Le cdH proposait la création d’un « contrat de participation » qui permettrait à des chômeurs très éloignés du marché du travail de prester certains types d’activités, notamment au service de personnes âgées, d’établissements scolaires, de maisons de repos, de certains services communaux. Ces contrats de participation seraient mis en œuvre par les Agences locales pour l’emploi. » Mathilde VANDORPE a insisté sur la volonté du cdH à renforcer les ALE. Malheureusement, la Députée mouscronnoise regrette n’avoir eu aucun commentaire sur cette proposition.
Première intervention en séance plénière: le service à la collectivité pour les chômeurs

Pour sa première intervention lors de la séance plénière au Parlement wallon, la Députée wallonne, Mathilde VANDORPE, est revenue ce mercredi après-midi sur une des mesures annoncées dans le programme du nouveau gouvernement fédéral : le service à la collectivité pour les chômeurs.
« Faut-il amener les chômeurs de longue durée à prester des services à la collectivité ? » Telle était la question posée par Madame Mathilde VANDORPE, Députée wallonne à l’assemblée lors de sa première intervention en séance plénière ce mercredi après-midi. Il s’agit-là d’une des mesures les plus marquantes annoncées dans le programme du nouveau gouvernement fédéral. La Mouscronnoise a estimé qu’il était primordial de débattre de ce sujet d’autant plus que la mise en œuvre d’une telle réforme impliquerait la conclusion d’accords de coopération avec les Régions.
Lors de son intervention, la Députée s’est appuyée sur les propos du professeur Van der Linden de l’UCL qui a publié une étude sur le sujet. « Pour lui, c’était en substance l’exemple même de la « fausse bonne idée ». Si l’objectif de la manœuvre est de traquer les « chomeurs volontaires », l’homme rappelait que des dispositifs existaient déjà : procédures de contrôle de recherche d’emploi, envoi d’offres d’emplois convenables, etc. » Elle a ajouté que si l’objectif était de redonner des habitudes de travail à des personnes écartées depuis longtemps de l’emploi, des dispositifs existaient également. L’Union des classes moyennes a elle-même réagi très négativement, au nom des indépendants et des petites entreprises. « Ne risque-t-on pas de voir le « bon emploi » chassé par du « mauvais emploi ? », s’est interrogée la Mathilde VANDORPE.
Elle a aussi mis le doigt sur les propos de la Ministre qui avait fait savoir qu’une telle réforme n’était pas envisageable en Wallonie. « Nous lisons aujourd’hui de sa part des propos plus nuancés. Il est vrai qu’on en est venu à parler d’une démarche non plus obligatoire mais sur base volontaire. C’est évidemment très différent. A cet égard, on peut reprocher un certain manque de clarté et de précision dans les intentions affichées par la nouvelle majorité fédérale. »
Quant au respect de la personne, elle a soulevé la question de la conformité du projet de prestations obligatoires avec la réglementation du chômage et la jurisprudence. « Les chômeurs ont l’obligation d’accepter un emploi convenable, mais pas d’accepter tout et n’importe quoi « comme des serfs au Moyen-Âge » pour reprendre l’expression du Directeur général de la Fédération des CPAS de Wallonie. » De plus, il conviendrait aussi de se demander si les activités, proposées ou imposées au chômeur, seraient de nature à accroître ses compétences et ses chances de réinsertion dans le circuit tradionnel de l’emploi.
La Députée sait qu’un certain nombre de personnes écartées de l’emploi pourraient être désireuses de se rendre utiles et de trouver une valorisation sociale dans l’exercice d’une activité. Mais cette attente, parfaitement légitime et humaine, doit pouvoir être mieux satisfaite selon elle. « Le cdH avait proposé la création d’un « contrat de participation » qui permettrait aux chômeurs très éloignés du marché du travail de consacrer une partie de leur temps à des services d’intérêt collectif. » Mathilde VANDORPE a alors insisté sur le rôle des ALE en termes d’insertion, de resocialisation et de tremplin vers l’emploi.
Elle a ensuite interrogé la Ministre, Madame Eliane TILLIEUX, sur les prestations de service à la collectivité de manière volontaire. Malheureusement, malgré un exposé général de la Ministre, sur l'emploi, chantier majeur de la législature et sur son intention d'être attentive aux décisions du fédéral qui influeraient sur la Wallonie, la Députée VANDORPE regrette que cette dernière ne se soit pas prononcée sur le sujet. Elle reste donc avec la réponse de la Ministre, lue dans la presse ce matin à savoir "pourquoi pas" et espère donc que les propositions du cdH seront prises en compte et ne manquera pas de revenir sur le sujet.